Connaissez-vous Alan B Stone?  Et bien moi non plus jusqu’à tout récemment.  Je regardais un documentaire sur l’histoire de Montréal et on a parlé de ce photographe pendant quelques minutes.  Ma curiosité était piquée, je devais en savoir plus sur lui!  Voici le résultat de mes recherches… bonne lecture!

Alan B Stone

Alan B. Stone

Stone est né à Montréal en 1928 et a grandi dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.  Il a étudié la photographie à New-York à la School of Modern Photography. Il revient à Montréal en 1951 et, inspiré de la photographie américaine, il documente le port de Montréal, l’activité autour du Canal Lachine (encore très actif avant l’ouverture de la voie maritime du St-Laurent), la vie dans les rues et le sport.

On peut voir dans ses photos de rue une approche similaire à celle de Eisenstaedt ou Winogrand.  Un point intéressant à noter est que dans la plupart de ses photos, on voit un regard furtif chez le photographe, comme si il ne voulait pas être vu.

 

 

 

 

 

La business du « beefcake »

Au début des années 50, l’homosexualité et les pratiques sexuelles « hors norme » étaient punies par la loi.  C’est seulement en 1969 que le gouvernement canadien a décriminalisé l’homosexualité.  Au Québec, on était dans la période noire de Duplessis où la religion dominait et la population était maintenue dans un obscurantisme aliénant.  Les homosexuels devaient se cacher et vivre leur sexualité dans la clandestinité.  Par conséquent, il n’y avait pas de revues érotiques dans les kiosques à journaux.

Les beefcakes étaient ces revues montrant des hommes musclés et légèrement vêtus ou nus, vendues sur le marché underground.  Alan B Stone exploitait le studio « Mark One Studio » qui a été pendant plusieurs années le principal producteur de photos beefcakes dans la région de Montréal.  A l’époque, Joe et Ben Weider ont ouvert un gymnase à Montréal et travaillaient pour faire connaître (et approuver socialement) le culturisme.  Beaucoup des modèles de Stone fréquentaient les gymnases.  Les revues étaient vendues via des petites annonces placées dans des magazines de culturisme souvent « douteux »!

Lorsque je regarde ses portraits de culturistes beefcakes, je ne peux m’empêcher de trouver une certaine similitude avec le travail de Herb Ritts ou Robert Mapplethorpe.  Stone aura été un précurseur.

Il a commencé à travailler à titre de photographe vers la fin des années 40.  Il était très impliqué dans le scoutisme au Québec et faisait office de photographe officiel des scouts.  Toutefois, lorsqu’on regarde ses photos de scouts, on y voit des images avec un esthétisme homo-érotique assez évident.

 

 

La fin des beefcakes

Le marché du beefcake cessa à la fin des années 60.  Au Canada, l’homosexualité fut décriminalisée et les événements de Stone Wall le 28 juin 1969 à New-York ont allumé le mouvement de défense du droit des gais.  Au Québec, on était en pleine Révolution Tranquille. L’esprit de la population s’ouvrait aux autres types de sexualités et on n’avait plus besoin de se cacher pour acheter des revues cochonnes!

Je vous invite à lire l’article de David Deitcher, le texte le plus complet que j’ai trouvé sur Alan B Stone.

 

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