J’ai fait une petite expérience durant les deux dernières semaines : je n’ai fait que du noir et blanc.  J’ai ajusté ma caméra sur le mode « monochrome » et j’ai ajusté les paramètres d’importation de Lightroom pour qu’un profil de traitement reproduisant le rendu du film Plus-X Pan de Kodak soit appliqué aux photos.  En étant ainsi ajusté, en aucun temps je voyais mes images en couleur.  Je les voyais en noir et blanc du début à la fin… comme lorsque je travaillais en argentique.  Là était le but de mon expérience : je voulais voir si je pouvais encore travailler avec l’approche que j’avais lorsque je faisais exclusivement du noir et blanc argentique.

L’autre raison pour laquelle je tenais à faire cette démarche?  Un peu par nostalgie et par culpabilité!  J’ai réalisé que depuis que je suis passé au numérique que je fais beaucoup de couleur.  En fait, je dois me forcer pour faire du noir et blanc.  Pourquoi plonger ainsi dans la couleur?  Parce qu’aujourd’hui on peut enfin manipuler la couleur, chose qui était presque impossible en argentique.  Donc, je fais maintenant ce que je n’ai jamais pu faire avant avec le film… je rattrape le temps perdu!  Seulement la nostalgie m’a frappé et j’ai voulu revenir à mes premiers amours alors j’ai fait ce projet.

Voir immédiatement le résultat final

La première chose qui m’a agréablement surpris est le plaisir que j’avais à voir les photos en noir et blanc à l’arrière de ma caméra.  La photo que je voyais correspondait à mon image finale et je pouvais immédiatement dire si elle était bonne ou mauvaise.  Normalement, l’image que je vois est peu significative car je sais qu’elle sera travaillée à l’ordinateur.  C’est seulement après quelques essais dans Lightroom que je décide si je la garde ou si je la rejette.  Mais là, je voyais mon résultat final en noir et blanc sur-le-champ!

Me réhabituer à penser en noir et blanc à la prise de vue

Depuis que je suis en numérique, la seule chose sur laquelle je me concentre à la prise de vue est d’aller chercher mon sujet.  Je détermine dans Lightroom si la photo sera en couleur ou en noir et blanc.  Lorsqu’on travaille avec du film noir et blanc, la question ne se pose pas.  À la prise de vue, on regarde les couleurs en se demandant quel ton de gris qu’elles vont donner en noir et blanc.  On regarde les hautes et les basses lumières en se demandant comment sera le contraste dans la photo.  Je ne me pose plus ces questions depuis que je suis en numérique et peut-être que la qualité de mes photos en pâtit.

Durant ces deux semaines de noir et blanc, je me suis interrogé avant d’appuyer sur le déclencheur et j’ai même refusé de faire certaines photos car elles n’auraient pas été bonnes en noir et blanc. Normalement je les aurais prises et à l’ordinateur, après avoir réalisé qu’elles ne fonctionnent pas en noir et blanc, je les aurais traité en couleur.

Des sujets que je n’aurais pas photographiés

Une belle surprise est sortie de l’expérience : j’ai photographié des choses que je n’aurais pas photographiées si j’avais travaillé comme je le fais normalement.  En sachant que je fais exclusivement du noir et blanc et en ayant ajusté mon regard en mode « noir et blanc », j’ai vu des sujets qui vont être beaux en noir et blanc.  D’habitude j’aurais passé à côté sans même les voir car je regarde « en mode couleur » et en couleur, ces sujets ne sont pas intéressants.

Compte rendu de mon expérience

Je sais que durant ces deux semaines de belles images couleur m’ont échappé.  Toutefois le plaisir que j’ai eu à retourner à la base de la photographie m’a fait tripper au point que je vais sûrement refaire l’expérience lorsque j’aurai besoin de me ressourcer. La prochaine fois, peut-être que j’éteindrai l’écran de ma caméra.  Là, ça sera vraiment comme à l’époque de l’argentique où on voyait les photos seulement au bout d’un certain temps.

 

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2 réponses pour “Deux semaines en noir et blanc”

  • Merci Georges pour ta démarche. Pour avoir fait l’expérience je dois dire que le feeling n’est pas pareil à la prise de la photo. Tu as tout à fait raison. On prend le temps de se poser la question avant de déclencher et c’est souvent ce qui nous manque.

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