Comment je choisis mes modèles?  Chaque photographe a ses critères.  Les expériences que j’ai eu avec les modèles depuis les dernières années m’ont amené à devoir mettre au point des barèmes pour déterminer si je travaille avec la personne ou non.  Dans l’ensemble j’ai toujours eu de belles expériences avec mes modèles.  Toutefois j’en ai aussi eu de moins bonnes qui m’ont fait enrager.  Pour éviter de revivre d’autres situations déplaisantes, je vérifie une chose ou deux.  Je vous partage mes critères pour décider si je travaille avec la personne ou non.

 

Les réseaux sociaux

La première chose que je fais, je vais voir le compte Facebook et surtout le compte Instagram du modèle.  Tous les photographes dont la même chose.  Un modèle qui n’a aucune présence sur les réseaux sociaux… c’est louche!  Je porte surtout attention à différents points sur la présence en ligne du modèle.

 

Les filtres Instagram

Est-ce que le modèle a sur ses réseaux sociaux des photos sans filtre?  Est-ce que je peux voir de quoi à l’air la fille au naturelle?  Il y a beaucoup de gens qui retouchent systématiquement toutes leurs photos.  Chez certains leurs traits de visage sont tellement altérés que leur mère ne pourrait pas les reconnaître!  Si je ne peux voir de photo honnête de la personne, je ne travaillerai pas avec elle.

Les gens qui ont besoin de retoucher leur visage ne sont pas capables de s’accepter.  Ils ont de la difficulté à gérer leur image.  Peu importe les photos que je ferai d’eux, ils ne seront pas satisfaits.  Soit ils ne voudront pas que les photos soient utilisées, soit ils vont altérer les photos et ainsi altérer mon travail.

Le photographe britannique Rankin a fait une expérience avec des jeunes qui démontre très bien les problèmes d’image personnelle qu’ils ont à l’ère des réseaux sociaux.

Photographe: Rankin

« Fuck you!!! »

Si je vois une seule photo sur les réseaux sociaux du modèle où elle fait un doigt d’honneur, je ne travaillerai pas avec elle.  Je refuse de travailler avec quelqu’un qui envoit chier les gens.

Je crois fermement que le respect est fondamental.  Il m’arrive à l’occasion de faire des choses dans mes photos pour provoquer afin d’attirer l’attention.  Mais insulter les gens?  Non, jamais!  C’est certain qu’un gros « fuck you » dans une photo va attirer l’attention… mais que vont dire les gens?  Fortes chances qu’ils se disent: « regarde le p’tit con! »  Mes photos, mon style sont le résultat de près de 30 ans d’expérience en photo.  Je ne veux pas que le public associe mon travail à celui d’un p’tit con.

 

« Mais qu’est-ce qu’elle raconte? »

Je prends le temps de lire les conversations que la personne a dans ses publications.  C’est fou ce qu’on peut apprendre sur quelqu’un en l’écoutant parler.  J’arrive à me faire une bonne opinion sur le professionnalisme et le « sérieux » du modèle.

Le « model release »

J’envoie toujours une copie du model release avant le shooting.  J’invite le modèle à le lire attentivement et à me dire si elle est d’accord avec les conditions.  Si la modèle ne répond pas, je lui réécris une semaine plus tard pour lui demander si elle a lu le document et si elle l’accepte.

Il m’est arrivé d’avoir des modèles qui n’ont plus jamais donné signe de vie après que je leur ai envoyé le document.  Probablement qu’elle n’était pas d’accord avec les conditions…  D’autres m’ont répondu l’avoir lu.  Lorsque je leur ai rappelé les conditions écrites dans le document, elles m’ont dit: « oups! Je n’avais pas vu ça ».  Là c’est moi qui a annulé le shooting car j’ai vu qu’elles ne sont pas fiables.

 

“Tout le monde va te voir!”

Je prends le temps de rappeler au modèle (avant le shooting) ce qu’implique avoir sa photo sur le web et les réseaux sociaux.  Surtout si on s’apprête à faire un shooting de boudoir ou de nue.  « Tout le monde va voir les photos!  Tes parents, ton chum, le voisin, tes profs d’école, ton boss…. Vas-tu être l’aise avec ça? ».

Je préfère que le shooting soit annulé ou qu’on fasse des photos avec moins de peau visible que de me faire demander par le modèle de retirer les photos de mon site web et de mes réseaux sociaux.

 

 

J’invite les photographes à « poser des question » aux modèles avant d’accepter de travailler avec elles.  Ça va vous éviter des ennuis et de la perte de temps.  Quant aux modèles, à votre place je m’inquièterais si un photographe acceptait de travailler avec vous sans vous avoir demandé quelques questions.

Aujourd’hui beaucoup se présentent comme étant des influenceurs.  Pour un photographe, travailler avec un influenceur est une excellente opportunité pour se faire connaître et aller chercher des clients.  Toutefois on doit d’abords s’assurer que le modèle est un influenceur crédible.  J’explique dans cet article comment débusquer les faux influenceurs.

Soyez vigilants pour que vos shootings photo soient de belles expériences.

2 réponses pour “Comment je choisis mes modèles?”

    • Si tu fais des recherches sur le web tu pourras trouver des exemples de model release. Le plus important est de dire comment le modèle et le photographe peuvent utiliser les photos. Combien de photos seront remises au modèle et sous quelle forme (photo sur papier, fichier JPG, etc). Écrire clairement le montant de la rémunération du modèle ou du photographe. Dans mon model release, j’écris clairement que le modèle n’a pas le droit de retoucher les photos (pas de filtre Instagram!).

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